Killian Gérard, diplômé de philosophie à l'université de Caen Normandie.

À l'approche du bac, la philosophie effraie inévitablement. Il n'est pas de manuels infaillibles ou de recettes parfaites pour philosopher ; un élève assidue, familier des concepts, peut, au sortir d'un devoir, se reprocher de n'être pas parvenu à élaborer une argumentation menant à la conclusion souhaitée. Il se rendra alors compte que faire de la philosophie ne consiste pas à apprendre des phrases et des citations d'auteurs, reconduites dans un devoir avec la satisfaction du travail accompli, mais à acquérir une discipline, dirigée toute entière vers « la recherche de la vérité ». Il existe un paradoxe fameux ; penser par soi-même c'est penser avec les autres. L'élève revêche commence par se persuader que, pour penser par soi-même, il lui suffit d'opiner, d'énoncer d'un ton convaincu une position spontanée. Il ne s'autorise à penser que lorsqu'il ignore de quoi il parle, et dédaigne l'étude qu'il juge être un asservissement. Mais l'ignorance sert son joug et notre « libre-penseur » devient l'esclave de l'erreur. « La platitude de la terre est une évidence empirique, regardez autour de vous ! », « La liberté, c'est faire ce que l'on veut ! ». Spontané, il se croit libre, nageant dans un fleuve de vide conceptuel et théorique. Il n'a pu former un panorama de doctrines, et ne peut élire l'une d'entre elle (pas de liberté, puisque aucun choix possible). L'élève pense alors satisfaire le maitre quand, pensant prévenir ses attentes, ils s'engagent avec sérieux et discipline dans la lecture des auteurs. Il emprunte leurs paroles, et devient Nietzsche, Montaigne, ou Kant, selon ce que nécessite la discussion. Il mobilise avec une exactitude parfaite tantôt l'un, tantôt l'autre. Notre homme n'est pas plus libre, il est l'esclave des textes, il cite et ne pense pas. Penser librement n'est pas apprendre par cœur ou penser tout seul, c'est penser avec les autres, dans une discussion perpétuelle avec les auteurs. C'est pourquoi il est aussi difficile pour un élève de terminal de comprendre comment philosopher, pris entre ces deux pièges contraires, il est attrapé parfois par l'un, parfois par l'autre. C'est la raison pour laquelle je souhaite vous orientez dans la philosophie, et mettre en œuvre tout ce qui m'a été enseigné au service de votre réussite.