En cours de français, on pourrait faire observer que l'imparfait est un temps "simple", c'est-à-dire une forme conjuguée de verbe qui ne se compose que d'un mot unique, et le plus-que-parfait est un temps" composé" puisqu'il est formé de deux mots au minimum, à savoir le verbe auxiliaire (conjugué à l'imparfait) suivi du participe passé du verbe "réel".
Les choses ne sont toutefois pas toujours aussi simples, en particulier lorsque le participe passé est voisin par le sens d'un adjectif qualificatif, en particulier à la voix (ou forme) passive qui utilise le verbe être :
Contrôle avec la transformation active (ça marche dans les deux sens !):
"Le temps l'avait pris. = plus-que-parfait à la voix (forme) active." En réalité, à la voix passive, tous les temps "simples" sont composés et tous les temps "composés" sont surcomposés (= 3 mots) ou plus exactement, c'est l'auxiliaire ÊTRE qui est conjugué à un temps "simple " ou "composé" en utilisant son participe passé propre, à savoir "été" si l'on reste sur la voix (ou forme) passive.
Par ailleurs, il y a une différence fondamentale qui n'est pas d'ordre morphologique, mais d'ordre sémantique. L'imparfait peut fonctionner seul, tandis que le plus-que-parfait suppose une "époque" antérieure pour l'action qu'il exprime et suppose donc aussi une "époque" postérieure, qui elle sera exprimée par l'imparfait ou un autre temps du mode indicatif.
Exemple :
--> " Lorsque leur professeur avait terminé son cours, ses élèves sortaient." Cela suppose que l'action de "terminer" se soit déroulée AVANT celle de "sortir". L'emploi combiné des deux temps suppose d'ailleurs que l'action est répétitive. Comparez :
--> "Le professeur n'avait pas terminé son cours lorsque la sonnerie retentit." Phrase où clairement, les deux actions sont uniques, simultanées, mais de durée différente.
On retrouve la valeur différentielle du passé simple par rapport à l'imparfait. On parle de "valeur d'aspect", l'action du verbe à l'imparfait étant présumée plus longue que celle du verbe conjugué au passé simple. Exemple : "Je remontais le trottoir, lorsqu'une voiture freina à la dernière seconde parce qu'un chien avait traversé la chaussée." sauf au cinéma où un "ralenti" correspondrait à un imparfait " la voiture freinait..." avec une valeur durative que le sens exclut autrement, dans cette dernière phrase le plus-que-parfait reste dans son rapport d'antériorité par rapport au verbe conjugué à un temps simple. En réalité, il y a trois valeurs d'aspect différentes dans cette phrase expérimentale.